On ne naît pas au lieu qu’on nous assigne.
L’origine peut être double, faite de plis et de contraires.
Entre deux langues, deux terres, deux rives.
C’est choisir de se caler sur une ligne fragile.
Ces images, justement, ne cherchent pas à définir.
Elles avancent à tâtons, dans l’instabilité de l’instant,
là où quelque chose vacille et persiste.
Elles montrent deux choses à la fois :
ce qui se voit et ce qui répond en écho,
ce qui est présent et ce qui hante l’absence,
le soi et l’autre, le proche et l’irrémédiablement lointain.
Vivre entre ces frontières — géographiques, intimes .
C’est habiter un seuil.
C’est regarder le monde depuis un lieu mouvant,
où l’identité n’est jamais une acquisition,
mais un mouvement, une recherche continuelle.
Ces images sont des gestes d’attente.
Des appels lancés sans certitude de réponse.
Elles s’adressent à celles et ceux
qui ne se reconnaissent pas toujours dans une seule forme,
une seule histoire, un seul point fixe sur une carte.
Car il n’est jamais tout à fait là où vous l’attendiez.